La mosaïque culturelle indienne

La connaissance du particularisme culturel indien est un préliminaire essentiel au développement de toute activité économique dans ce pays. Les principales caractéristiques sont les suivantes:

  • La société et le marché indiens sont très hétérogènes : ethnie, culture, religion, catégories de revenus, statut social, politique, géographie et climat contribuent à différencier comportements, marchés, régions et secteurs économiques;
     
  • La société indienne est chaotique dans son fonctionnement; mais ce chaos fonctionne et finit par étonner la plupart des observateurs – après les avoir probablement agacés plus d'une fois, si ce n'est même les avoir poussés au bord du découragement. En fait, ce chaos non seulement fonctionne, mais pousse à l'inventivité et à la recherche de solutions (Voir à ce propos le livre remarquable de Edward LUCE, In Spite of the Gods: The Strange Rise of Modern India (Hardcover)) . Il n'empêche pas les nombreuses entreprises qui ont su le maîtriser de faire des affaires et de vouloir développer encore leurs activités en Inde. Selon la  Fédération Indienne des Chambres de Commerce et d'Industrie (FICCI), 70% des sociétés étrangères déclarent faire des profits et 84 % déclarent vouloir développer leurs activités dans le pays (The Chaotic History of Foreign Companies in India, BELHOSTE Nathalie et GRASSET Jérémy, dans: Asie Vision 6, IFRI, Paris, 2008, p. 3.). La situation est beaucoup moins favorable en Chine – en particulier pour les PME.
  • L’Inde fait partie des pays à fort tissus socio - culturel (« high - context culture », voir à cet effet le tableau). Les relations sociales et personnelles jouent un rôle essentiel et toute recherche de contacts d'affaires doit débuter par l'établissement de relations personnelles avec les interlocuteurs indiens: il ne s'agit pas de perte de temps, bien au contraire, il s'agit de créer les rapports de confiance indispensables au développement de relations d'affaires harmonieuses et profitables; a l’instar de ce qui se passe en Chine (« guanxi »), il est souvent plus important de connaître les bonnes personnes que d’être particulièrement titré, compétent ou connu!
  • Les inégalités entre les castes existent et la démocratie ne les a pas effacées. Les hiérarchies sociales sont fortes et les décisions importantes ne sont prises qu’au plus haut niveau des institutions et des entreprises : il faut donc toujours viser le niveau hiérarchique le plus haut. Pour ne pas incommoder ses supérieurs, un employé hindou refusera souvent une rencontre avec un étranger – il faut le prendre du bon côté, ce n’est pas une impolitesse, mais le respect dû au supérieur dans la société ou l’administration indienne.
     
  • L'hindou est particulièrement retenu : l'influence britannique reste très présente dans les relations sociales et dans les modes de travail et de communication – sans parler de la bureaucratie et du système juridique indien. Pas de familiarité; finesse et délicatesse sont appréciées. Par rapport au chinois, l'hindou est particulièrement retenu.
  • Les négociations peuvent durer longtemps, car tout est discuté et examiné attentivement. L’impatience est mal perçue; la gestion du temps est cruciale et l'européen doit absolument s'adapter aux lenteurs inhérentes à la société indienne ;
  • La société indienne est généralement très sensible au prix et les entreprises hautement concurrentielles sont constamment à la recherche d'une constellation de prix attractive;
  • En Inde, tout se négocie et se marchande.
     

Comparaison des mosaïques culturelles indiennes et chinoises

Comemntaires sur "La mosaïque culturelle indienne"

Aucun message nʼ a été trouvé.