Problématique

Au cours de la dernière décennie, des évolutions techniques et structurelles constantes ont permis aux entreprises de participer plus facilement à l'économie internationale. La dynamique de la mondialisation, qui a eu notamment pour effet une réduction des coûts de transport et de communication, une intégration accrue de grands espaces économiques, une ouverture à la libéralisation et une stratégie de développement axée sur le marché mondial, a ainsi augmenté le potentiel commercial des entreprises. Pour beaucoup d'entre elles, le fait de prendre pied sur les marchés internationaux et de s'internationaliser constitue un moyen stratégique d'accroître leur compétitivité et de poursuivre leur expansion. L'entrée sur ces marchés internationaux peut ainsi leur permettre de concrétiser leur potentiel de croissance et leur offrir une multitude d'opportunités. Dans ce mouvement, les entreprises ont développé durant les dernières décennies des processus pour s'internationaliser en visant souvent en premier lieu les marchés des nations développées comme les Etats-Unis et les pays d'Europe occidentale par exemple, car ces pays offraient les plus grandes potentialités.

Cependant, l'émergence récente des nations du BRIC (BRIC = Brésil, Russie, Inde, Chine ) offre de nouvelles potentialités qui avivent la convoitise des entrepreneurs de la planète. Le BRIC désigne les quatre plus grands pays en développement, où vit près de la moitié de la population de la planète: Brésil, Russie, Inde et Chine.

L'intérêt suscité par les pays du BRIC est d'abord d'ordre économique. D'après les rapports publiés récemment par Goldman Sachs (Wilson, D. and Purushothaman, R. (2003). "Dreaming with BRICs: The Path to 2050." Global Economics Paper No. 99), les économies combinées du BRIC pourraient être plus puissantes, dans moins de 40 ans, que les économies du G6 (France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni et USA). D'ici 2025, ces économies pourraient représenter la moitié de la taille des pays du G6, avec l'arrivée sur le marché de la consommation de 800 millions de personnes disposant d'un revenu par tête de 3000$ US. Les possibilités de profit sont énormes. 

L’indice de transformation de Bertelsmann ci-dessous donne une vue d’ensemble de l’évolution et du positionnement de 125 pays – pays émergents, nouvelles démocraties, pays en voie de développement – sur l’échelle de développement démocratique et économique. Par là même, cet indice permet de situer la Chine et l’Inde, pays du BRIC qui nous intéressent particulièrement dans ce travail, par rapport aux autres marchés potentiels dans une perspective évolutive à long terme : une analyse importante et utile pour l’entrepreneur susceptible de s’engager dans des projets d’envergure sur une longue période.

 

En termes d'échanges commerciaux avec la Chine et l'Inde, la position de la Suisse est relativement faible, bien que les valeurs du commerce aient augmenté récemment de manière significative.

La situation des PME, qui représentent plus de 99% du total des entreprises en Suisse, s'avère particulièrement critique, car ces entreprises ne disposent pas, pour la plupart d'entre elles, du know-how et des ressources nécessaires pour s'internationaliser vers les marchés complexes que sont la Chine et l'Inde. Pour la Suisse Romande, cette situation est encore aggravée par le fait qu'elle n'est pas située dans le triangle d'or de la Suisse, donc davantage éloignée des ressources potentielles.

En regard des potentialités offertes, il apparaît crucial que les PME romandes puissent disposer d'une méthode d'approche et de gestion adaptées aux deux marchés à forte croissance que sont la Chine et l'Inde.